lundi 13 septembre 2010

Dissolution d'un ectoplasme (VII)



Illustration D.M.




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Marie-Françoise Pour Noël, j’lui ai offert un grand bloc de papier dessin, du beau papier, imitation toile, et des fusains. De plusieurs sortes.
On a des prix, avec mon mari qui travaille chez…
« -Tu ne devrais, pas, qu’il m’a dit d’ailleurs, c’est pas ton boulot de faire des cadeaux à tes patients, c’est pas toi qui leur doit quelque-chose, ce serait plutôt le contraire !
Et puis pourquoi lui et pas les autres ? »
« -C’est pas vrai, les autres aussi, je leur offre un présent ! j’y ai répondu. »
« -Tu parles ! Les autres, ils ont droit à une boîte de chocolats ! Ca n’a rien à voir ! »
Il a pas tort.
Les autres, ils sont heureux d’une boîte de chocolats !
Ça veut dire quelque-chose, pour les autres, pour nous tous, une boite de chocolats ! Le geste d’une boite de chocolats !
Lui, ça n’a rien à voir.
Si j’lui offre ça, y m’regarderait comme pour dire « -Un « Mort-vivant, ça n’a pas besoin de chocolat pour avoir l’air d’être vivant ! Un Mort-vivant, c’est mort, point à la ligne !».
Toujours le même refrain.
Lui, y lui faut quelque-chose qui le mette au pied du mur. Qui fasse « TILT » quelque part en lui.
Malade, j’en suis.
Six mois de bagarre, six mois à se prendre le bec !
Je l’emmerde à le pousser à se reconnaître un homme parmi les hommes !
Je l’emmerde à le pousser à sortir de sa tombe !
Y s’y accroche de tous ses ongles à son trou noir.
Y me l’impose, il nous l’impose, y l’expose à la vue de tous, y nous le jette à la figure !
Un peu, si j’peux me permettre, comme le Jésus, dans les églises, qu’a l’air de tirer derrière lui cette croix d’infamie, qui laisse s’échapper de ses plaies ce sang qui n’en finit jamais de ruisseler sur sa peau d’ivoire, qui semble accuser l’humanité entière de l’avoir cloué à jamais à l’immondice de la vie matérielle !
Mais ses yeux à lui diffusent le « Pardon », on sent qu’il en veut à personne, malgré tout, y semble dire « -Vous avez fait ça, vous m’avez fait cela, mais ce n’est qu’un passage obligé, ensemble, nous irons plus loin, et l’on oubliera, puisqu’on aura, ensemble, trouvé la voie… ».
Monsieur Julien, lui, nous montre, nous inflige sa Mort comme une faute irrémédiable que nous avons commise envers lui, que le Monde a commise. Et qui ne sera jamais pardonnée parce que lui, Monsieur Julien TERRENEUVE, ne se relèvera jamais de ce crime-là !
Car y se sait, y se croit fini. Définitivement rayé de la carte du Vivant !
Six mois que j’le retrouve chaque matin inerte sur sa chaise comme l’agneau égorgé sur la pierre du sacrifice.
Avec le même regard vitreux légèrement troublé de la surprise naïve de la mort non méritée qui frappe l’innocence.
Je sais qu’y s’est battu, qu’y s’bat encore, parfois, pour retrouver au plus profond de lui, son esprit et les mains volubiles du jeune homme qu’il a été.
Les tas de feuilles froissées, déchirées de colère, du désespoir de plus pouvoir…
Rien ne sort plus de ses mains…
De ses mains qu’il me dit gelées, entravées de Dieu sait quels liens indénouables !
« -Si vous saviez, si vous aviez vu… si vous aviez pu lire… » me chuchote t-il, la voix brisée de sanglots de vieil homme, ou d’enfant, je ne sais…
« -Vous vous rappelez pas un poème, quelques vers, juste pour moi, parce que j’en ai envie… » j’lui ai parfois demandé.
« -Je n’sais plus… je n’sais plus… de toute façon, c’était trop triste pour une jeune femme vivante comme vous… ».
« -J’ai pas peur des choses tristes, vous savez ! Chuis pas en sucre ! J’connais la vie ! » j’lui réponds.
Alors y me regarde avec une espèce de sourire en coin. « -Vous seriez bien la seule ! » qu’y me rétorque. Et y rajoute « -La tristesse est la maladie la plus honteuse du monde ! Tout le monde sait cela… ».
J’ai compris qu’y fallait surtout pas lui passer un livre d’art, ou un recueil de poésie, ou lui proposer une expo, un concert, un spectacle.
Rien de tout ça !
Surtout, rien de tout ça !
Ça le plonge…
Dans des crises de… de désespoir terribles.
Evoquer devant lui la vie artistique, c’est… chais pas comment dire… c’est comme l’insulter… lui jeter son inexistence à la figure !
C’est pas de la jalousie, j’crois pas, c’est de la … de la blessure… une immense amertume… la révélation d’une insupportable injustice…
« -Pourquoi n’ai-je pas eu ma place dans ce Monde-là ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? »
Je sens cette interrogation furieuse vibrer dans tout son être.
« -Pourquoi ma poésie… pourquoi mon théâtre… pourquoi mes mots, mes idées, mes visions, n’ont-ils pas eu le droit de citer ?
Pourquoi les avoir ensevelis sous la masse insoulevable de la négation ?
De l’indifférence ?
Du mépris ?
Du silence ?
N’étais-je pas un homme parmi les hommes ?
N’étais-je pas une voix parmi les voix ?
Y a t-il des voix possibles et des voix interdites de diffusion et d’écoute ?
Qui choisit ?
Selon quels critères ?
Pourquoi celui-ci plutôt que celle-là ?
Qui peut expliquer, justifier, cette ligne infranchissable entre le monde ensoleillé de ceux qui OUI et le cul- de- basse- fosse où pourrissent ceux qui NON ? ».
Que répondre à ça ???
Est-ce que je sais ?
Y a t-il vraiment des responsables ?
Et si y en a, ont-ils conscience du mal qu’ils font… à des Monsieur Julien TERRENEUVE en refusant de publier leur parole ?
En ne les reconnaissant pas comme des gens qui peuvent dire des choses…
Et ces choses, qu’écrivent les Monsieur TERRENEUVE, sont-elles plus bêtes, plus débiles, moins intéressantes, moins émouvantes, que ce qu’on nous impose dans les revues ou les livres qui ont droit, eux, à être lus par les gens?
Ses dessins d’avant, ses textes d’avant, chais pas c’que c’était, c’que ça disait, c’que ça montrait.
Y lui reste plus rien de tout ça. Le peu qu’il avait gardé, qu’il avait réussi à sauvegarder de ses errances, quelques dessins, quelques livres qu’y faisait lui-même avec du papier et d’la ficelle, tout est parti dans les sacs poubelles, le jour où… Quand on a…
« -C’était plein de tâches de vinasse, de vomi, et ça grouillait de vermine ! » m’a répondu Madame GILBERTE quand j’lui ai demandé ce que tout cela était devenu.
« -On n’allait pas garder ça ! S’il est si poète que ça, il n’a qu’à en récrire, de sa poésie, ça lui passera le temps et ça nous fera des vacances ! Mais surtout, qu’il ne s’amuse pas à recouvrir les murs propres de sa pièce avec ses gribouillis infâmes qui laissent des traces partout, comme la dernière fois ! Parce que là, je vous jure que… ! ».
Avec le bloc de papier et les fusains, j’ai rajouté un carton à dessins et une bombe de fixatif.
Histoire de limiter les dégâts…
Et s’il ne retrouvait plus ses mots… ses envies de dire ses mots ?
Et s’il ne retrouvait plus ses mains ?
Ça me fait peur, si vous saviez comme ça me fait peur…




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Chœur Extraits du Conte « VIVE POUSSIERE »

La Vie est un immense Pays de menthe et de soleil.
Boire piquant, s'enivrer de fraiches odeurs, mordre au cœur des pommes au sucre, s'encoller le bout du nez et de la langue aux moellosités de la barbapapa.
Plonger en hurlant dans les glaciales embrassades d'une chute d'eau vive, filer, transpercée de vibrations rayonnantes, à la folle course de la moto de papa, cramponnée à pleines mains au cuir fauve, tournebouler, pattes et jambes empêlemelées, avec le gros chien noir sur la pente d'un talus d'herbe grasse, riant, jappant comme des possédés, oublier avec application l'existence du temps, des minutes qui voudraient épingler chaque rire, chaque larme, chaque respiration dans un sinistre écrin de bois noir...
Découvrir le monde, l'ouvrir de tous ses yeux, de tous ses sens, y plonger à pleines mains, malgré la trouille, malgré les répulsions, soulever chaque lourde pierre au bord du chemin, y renifler des traces de passages anciens, de présences mystérieuses...
Et si... Et si...

Que savent-ils du monde, les grands, puisqu'ils ne sont pas restés enfants assez longtemps! C'est qu'il en faut, des vies et des vies d'enfant, pour ouvrir toutes les portes!

Le vrai monde, avec ses continents inconnus, insoupçonnés même, avec ses personnages terribles et féériques, avec ses larmes de diamants et ses sourires d'or fin, avec ses océans rugissants qui happent de leurs bras liquides les étoiles trop proches et trop naïves, le vrai monde, avec ses oiseaux de pur esprit et ses serpents ensorceleurs, avec ses tribus de petits hommes dispensés des lourdeurs ordinaires, le vrai monde ouvre grand ses portes aux enfants clairvoyants.

Chœur Et, toujours du même texte, ces lignes encore, qui nous disent qui est cette petite Marie…

« -C'est pas juste, c'est dégueulasse! ».
C'est son mot. Son « Stop! », son « Ça suffit! » à elle. En malpoli, en sauvageonne, en vulgaire, en insupportable bébé grognonne, en infréquentable, en ingérable, comme on se plait à la définir. Par exemple sa maîtresse de l'école:
« -Qu'est-ce qu'elle est malpolie, cette gamine! Ça promet pour plus tard! Si elle parle comme ça devant un patron... ».

« -C'est pas juste, c'est dégueulasse! ». Tout ce qui la blesse, tout ce qui la froisse. Tout! Et ça en fait, du pas juste et du dégueulasse!

Elle en voit partout. Chez les adultes, chez les enfants, ses camarades, mille fois par jour à l'école. Rien ne passe, à croire qu'on fait exprès pour l'écœurer, pour la faire pleurer. Ils savent pas quoi inventer pour pourrir le monde! Pour le rendre laid, imbécile, débile!

Elle supporte rien, pas qu'on se moque des qui pleurent, des qui jouent gentiment à la poupée, des qui sont drôlement habillés, des qui embrassent leur maman avant de rentrer à l'école, des qui dessinent des petits cœurs pour leur maîtresse avec écrit « je t'aime, métrèsse » autour, des qui ont qu'un parent l'autre on sait pas où qu'il est et alors... des qui font bien attention à leurs belles chaussures neuves et tu vas voir si on va pas t'les rayer, pov' pomme... des qui arrosent les fleurs dans le petit jardin de l'école « - Hé, patate! L'herbe, ça s'arrose pas, ça s'fume! y t'a pas appris ça ton vieux? C'est vrai qu'lui, c'est la picole...»... des qui savent leur leçon, qu'ont fait un super exposé et qu'on traite de lavette, de serpille à bonnes notes, des qui ont apporté leur petit paquet de riz ou de spaguett' pour l'opération de Noël de la Banque Alimentaire, des qui ont soi-disant un tout petit kiki et qui faut leur baisser le pantalon pour voir... des qui ont du mal à prononcer les mots « -Hé! on dit pas gnagnagni gnagnagna, recrache ton dentifrice, t'arriveras mieux à parler! »... des qui des qui des qui...

Faut pas non plus qu'on touche aux bêtes, aux plantes. Les escargots qu'on brûle au briquet, les vers de terre qui gigotent impuissants dans les flaques de pluie et qu'on découpe avec un petit bâton de peur de se salir! Le petit rat mourant caché derrière une planche et qu'on canarde de caillasses et de mottes de terre, la grosse mouche qu'on a réussi à piéger dans une boite d'allumettes et à laquelle on arrache tout ce qui dépasse en poussant de grands cris d'effroi d'horreur et de plaisir pervers, les calices de tulipe qu'on attrape d'une ferme poignée et qu'on balance comme une volée de confettis, la branche du petit prunier sauvage qu'on casse, qu'on déchire, pour lui voler ses fruits verts, parfaits projectiles pour le jeu de « lance-patates ».

Alors elle s'emporte, elle insulte, elle frappe, elle balance des coups de pied, des baffes, des mots de granit, des mots de ronces, des mots de cœur outré, révolté.
Et s'abattent les blâmes, les punitions, les lignes cent et cent, les rappels au Règlement, les menaces, les menaces de menaces...

Et elle se blinde, la petite, et elle se redresse, et elle les regarde de toute sa fierté, et elle refuse de baisser les yeux, jusqu'à ce qu'ils brûlent, alors les larmes lui viennent, de brûlure bien sûr, mais aussi de détresse, d'incompréhension, d'écœurement. Et elle y va, dans le coin, comme on le lui ordonne. En maugréant, en serrant les dents, en griffant l'univers de sa révolte :

« -C'est pas juste! C'est dégueulasse! ».

Chœur Quelques lignes, dans « VIVE POUSSIERE » toujours, de ce qu’il pense être l’essence-même de l’HUMAIN…

Dans le sein structuré, organisé, de la matière vivante, la dimension de conscience sourd en lave épaisse, compacte, bitumeuse. Ça rougeoie dans les ténèbres du froid universel, des bulles à l'épiderme pachydermique crèvent par endroit, laissant échapper de lourdes fumeroles orangées qui s'étendent par nappes au dessus de lacs d'eau salée et les ensemencent d'espoir germinatif. Comme animée d'un pouls serein, infatigable, comme dotée d'un cœur suscitant de calmes marées d'énergie au long cours, la Nature étend son empire bleu et vert, suçant à pleines racines, à pleines ventrées, les richesses minérales de la matière. Dans les ressorts secrets de ses cellules, la matière vivante désincarcère la dimension de conscience de l'agrégat des autres dimensions et la fait surgir au monde en un prodigieux appétit d'être, de sentir, de s'étendre, de se prolonger, de se tester, de conquérir, de s'amalgamer, de fusionner, de rebondir, de se libérer, de durer, de s'adapter, de vaincre, de dépasser, de se dépasser. Toute l'histoire de l'évolution des espèces procède de cette énergie libérée du cœur de la matière qui, à force de patience et d'opiniâtreté a réussi à extirper le vol majestueux du goéland à la glaise originelle!

Dans l'espèce humaine, même si la « conscience d'être » s'est fourvoyée dans le labyrinthe nombriliste de la « conscience de soi », la dimension de conscience, plus finement raffinée, passe du rougeoiement de lave visqueuse au crépitement capiteux de poudre sèche, à la projection d'étincelles vives, à l'embrasement brûlant d'arcs électriques, au tissage de fils de pures lumières, à l'affleurement léger de vagues irisées.

Chez l'humain, la dimension de conscience, endormie de toute éternité dans les cristaux et les sels des cellules, s'éveille, se distille, éclot, se déploie, irradie en ondes vibrillonnantes.
Les émotions, l'amour, la musique, la poésie, l'art, le sens de la justice, de la dignité, brûlent de ces feux-là.




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Chœur « Monsieur TERRENEUVE, nous sommes désolés de ne pouvoir répondre positivement à votre demande. »

« En effet, le Salon du Livre de …. »

« Des éditions mondialement connues… »

« Des auteurs dont l’œuvre internationalement respectée….. »

« Nord-américains… grands poètes africains et d’Amérique du sud… »

« Des textes à portée universelle seront lus par de grands acteurs et interprètes Français… »

« Non pas que nous méprisions les petits auteurs locaux… »

« Quand vous serez édité… »

« Nous vous suggérons de vous rapprocher des petits Salons de Livres de votre région… »

« Vous devez comprendre que nous recevons mensuellement des centaines de manuscrits… » « Nous vous conseillons…

« Seule la patience et un travail opiniâtre… »

« Peut-être votre travail d’écriture mérite t-il de votre part… »

« Pour des raisons commerciales bien compréhensibles… »

« Nous sommes au regret… »

« Les thématiques que vous abordez… »

« La littérature pour la jeunesse nous impose d’être attentif… »

« Nous vous conseillons de vous documenter sur ces problématiques… »

« Veuillez croire que nous sommes désolés… »

« Voyons, Julien, tu ne peux pas nous en vouloir… »

« Tu sais que la patience… »

« Ton tour viendra…

« Je ne comprends pas cette colère… »

« Décidément, tu fais toi-même beaucoup de tord à ton travail par cette attitude… »

« Tu dois comprendre que nous concentrions nos efforts pour des auteurs reconnus qui… »

« Ce n’est pas juste de nous reprocher… »

« Mais hélas, la programmation est déjà bouclée… »

« Invité spécial au Festival de…. je serais heureux de te compter parmi les auditeurs de ma nouvelle pièce qui sera lue. Et toi, cher Julien, toujours rien de neuf ? »

« Il y a longtemps que nous ne t’avons pas entendu… »

« Vous ne remplissez pas les conditions permettant de profiter d’un séjour de résidence d’auteurs… »

« Mais mon pauvre Monsieur, des comme vous, si vous saviez combien … »

« Il est absolument obligatoire d’avoir au moins deux livres édités et non à compte d’auteur… »

« Malheureusement, nous ne pouvons donner une réponse positive… »

« Par soucis de qualité de notre programmation, ne sont lus dans le cadre de nos manifestations que des œuvres éditées à compte d’éditeur… Si tel devenait le cas pour vos textes, nous serions heureux alors… »

« En ma qualité de Directeur de la Médiathèque de… je ne puis être tenu pour responsable des décisions du Comité de lecture qui a cru devoir donner un avis défavorable à votre demande… »

« Les personnes composant le Comité de sélection ont toutes été choisies pour leurs qualités et talents incontestables et il ne saurait être question de… »

« Nous vous invitons à présenter un nouveau dossier lors de la prochaine sélection et nous vous souhaitons… »

« Monsieur… m’assure que votre manuscrit a bien été diffusé auprès des membres du Comité… Il vous faut bien comprendre que nous sommes submergés par les sollicitations et qu’il ne nous est pas possible… »

« Dès son origine, notre maison d’édition s’et donné un certain nombre de critères de choix de textes et malheureusement… »

« Vos propositions d’atelier théâtre et d’écriture nous ont paru intéressantes, cependant, nous avons préféré, pour cette année, inviter une troupe professionnelle en résidence… »

« Malgré l’intérêt évident de votre atelier Fabrication de Livres Artisanaux, nous avons décidé de ne pas donne suite à votre proposition… »

« Nous sommes désolés, Julien, de ne pouvoir être présents à ta lecture… »

« Connaitrais-tu, parmi tes relations ou amis poètes, un auteur de textes plutôt gais… »

« Nous vous interdisons, Monsieur TERRENEUVE, de faire allusion publiquement à l’atelier Réalisation d’un Livre d’Artistes que vous avez animé dans notre école dont l’image ne saurait être ternie par le genre de textes que vous diffusez par ailleurs… »

« Vous trouverez ci-joint la liste des auteurs poètes que nous avons retenus pour cette édition du Printemps des Poètes… »

« Malheureusement nous sommes contraints à une sélection et nous vous prions de nous excuser… »

« Cette année, nous avons voulu porter l’éclairage sur une poésie jeune… »

« Nous sommes heureux de vous informer que cette année sera consacrée à l’écriture féminine… »

« Le style de votre écriture ne nous a pas paru devoir intéresser notre public… »

« Peut-être devriez-vous envisager d’adopter des rythmes de phrases plus… »

« Le nouveau livre de ……… vient de sortir dans notre collection…. Vous trouverez ci-joint un bon de commande…. »

« Nous désirons rendre hommage à …….. Poète reconnu et unanimement respecté dans notre ville et nous serions heureux que vous assistiez….. »

« Vous aimez la poésie comme nombre de nos adhérents et amis. Aussi, est-ce avec plaisir que nous vous invitons à assister à la lecture-dédicace du nouveau recueil de mademoiselle…. dont le talent prometteur… »

« Nous ne pouvons hélas pas répondre favorablement à votre demande… »

« Dans un souci de qualité dû à notre public, nous avons pris la décision de n’ouvrir notre scène qu’à des auteurs reconnus dans le milieu… »

« Nous ne pouvons, hélas, pas donner suite à votre demande mais nous vous informons qu’en deuxième partie de soirée la scène est ouverte aux Auteurs en Herbe qui désirent… »

« Cela aurait été un plaisir de vous permettre de dire quelques textes en public mais nous avons décidé de mettre en avant une jeune romancière originaire de notre village et vous comprendrez, nous en sommes persuadés, que… »



Préc. Tab. 23-24-25 Suiv.


Denis MARULAZ "Dissolution d'un ectoplasme". Texte déposé Sept. 2010

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